Librairie Blanche

Psychologie de l'éducation

par Pierre Chaunu, Gustave Le Bon

Crédits & contributions

EAN
  • ÉditeurDETERNA
  • Parution13 mars 2008

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préface de Pierre Chaunu, de l’Institut. La valeur de l’homme ne se mesure pas, comme le croient les maîtres de notre Université, au niveau de son instruction, mais à celui de son caractère. Car c’est la force de son caractère, et non l’instruc­tion, qui donne à l’homme une armature interne résistante. Privé de cette armature, il devient le jouet de toutes les circonstances. C’est une des grandes illusions de la démocratie de s’imaginer que l’ins­truction égalise les hommes. Elle ne sert souvent qu’à les diffé­ren­cier davantage. Conservée presque exclusivement par les peuples latins, l’ins­truction basée sur la mémoire (qui ne forme que de beaux par­leurs), est une des grandes causes de notre faiblesse actuelle. Elle a pour résultat de confier les plus importantes fonctions à des individualités souvent fort médiocres. Ce système d’éducation classique a fini par créer une aristocratie de la mémoire, n’ayant aucun rapport avec celle du jugement, de l’intelligence et même du simple bon sens. C’est pourquoi le système d’éducation a plus d’importance pour un peuple que la couleur de son gouvernement. Les mutations actuelles de nos peuples occidentaux, en développant leur hétérogénéité, nous ramè­nent rapidement vers une forme de primitivité que nous avons connue dans nos premiers âges. Primitivité vivant côte à côte avec une science et une technique extraordinaires, creusant de plus en plus le fossé des dé­séquilibres sociaux qui ne feront qu’accentuer les inégalités, sour­ces de haines, de chaos, et en tous cas, d’absence totale de frater­nité. Si l’on pouvait créer une échelle de la valeur humaine, on pourrait dire que l’homme civilisé possède une imagination représentative assez développée pour songer aux événements futurs, bons ou mauvais, et di­riger sa conduite en vue de ces événements qui ne doivent ou ne peuvent se produire que dans un avenir assez éloigné. C’est Colbert plantant les chênes qui serviront à la construction de la « Royale » de 1900. Les autres individus, les primitifs, sont dans l’imprévoyance quasi-totale. Ils grossiront le flot des barbares que nous sécrétons, qui proli­fèrent, et qui ne chercheront qu’à détruire notre société. Actuellement, nos compatriotes rappellent l’insouciance béate du bœuf paissant tranquillement l’herbe du sentier par lequel on le con­duit à l’abattoir. La réforme de l’enseignement serait donc une véritable révolution. Est-elle réalisable ? Gustave Le Bon nous éclaire sur ce sujet.