Librairie Blanche

Initiales n° 3 - Initiales M.D. (Marguerite Duras)

par Collectif

Crédits & contributions

EAN

Prix TTC

15,00

Indisponible

Arrêt définitif de commercialisation. Titre non commandable.

Défamiliariser le quotidien, apprivoiser le lointain. C'est ce va-et-vient permanent que cultive si bien Marguerite Duras qui dessine aujourd'hui l'épine dorsale de ce troisième numéro d'Initiales. Un numéro bipolaire donc, et un cahier bonus où sont consignés des documents exceptionnels : un entretien inédit datant de l'été 1982 ; des souvenirs de tournage de Benoît Jacquot ou un entretien avec Gilles Philippe en charge des quatre opus de la Pléiade consacrés à Marguerite Duras. Et au passage, le décryptage du mode opératoire de Marguerite Duras qui fait glisser le théâtre sous le cinéma, le cinéma sous la littérature, la littérature sous le journalisme, le journalisme sous les engagements militants et ainsi de suite. Car, c'est sans doute cette cartographie imaginaire, débridée, qui fait aujourd'hui de Duras, alors que nous fêtons le centenaire de sa naissance, une figure plus contemporaine que jamais. Une figure qui parle aux auteurs (d'Enrique Vila-Matas à Thomas Clerc) et aux nombreux artistes réunis dans ce numéro. Ceux dont nous savions déjà que Duras hantait leurs tiroirs et leur mémoire (Jimmy Robert, Marcelline Delbecq, Alejandro Cesarco, Thu Van Tran) et d'autres que nous sommes allés chercher parce qu'à un endroit précis, à un moment donné, leur travail et leurs méthodes croisent Duras : Isabelle Cornaro, Ana Vaz et Julien Creuzet, Marie Voignier et Vassilis Salpistis ou Lili Reynaud-Dewar. Résultat d'un montage unique réalisé par Gregory Engler, sur la base d'un choix d'une cinquantaine de minutes effectué par Sophie Bogaert et Olivier Corpet à partir de plusieurs heures d'enregistrements datant du mois d'août 1987, le film Marguerite Duras et Claude Berri en 1987 : L'amant, ou le fantasme d'un film (production IMEC), sur le DVD inclus, n'a pour l'heure été diffusé que deux fois auprès d'un public très restreint de spécialistes de Duras. Cet enregistrement a eu lieu dans les studios de Claude Berri (Renn Productions), au moment où le producteur envisageait de tourner une adaptation du livre de Marguerite Duras L'Amant, qui avait remporté le prix Goncourt trois ans plus tôt. Marguerite Duras, avertie de cette intention, s'enthousiasma pour le projet et convint avec Claude Berri que la base de l'adaptation serait la lecture, par l'auteur elle-même, de passages de son livre. Comme on sait, le projet n'aboutira pas sous la forme envisagée : ce sera, plus tard, Jean-Jacques Annaud qui réalisera le film, mais sans la participation de Marguerite Duras. Ce document inédit est pourtant, à bien des égards, d'un intérêt exceptionnel : au fur et à mesure il apparaît de plus en plus évident que le film qu'elle imagine n'a rien à voir avec celui auquel songe de son coté Claude Berri : c'est toute sa conception du cinéma expérimental qui se fait jour.