Librairie Blanche

Instruments

par Ismaïl Bahri

Crédits & contributions

EAN

Prix TTC

35,00

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Arrêt définitif de commercialisation. Titre non commandable.

Cultivant la lenteur, le travail d'Ismaïl Bahri est fondé sur l'exploration rapprochée d'éléments simples et des réactions, souvent ténues, provoquées par leur mise en contact. L'artiste répète, décline inlassablement des petits gestes – active, met en mouvement, transforme, noue, froisse –, accueillant les développements imprévus que ces derniers suscitent. Ses œuvres, pour la plupart des vidéos, s'offrent comme la traduction en images de ces expériences, dont elles retiennent les effets les plus significatifs. Une goutte d'eau qui réagit aux intensités organiques (Ligne), une page de magazine qui se dépigmente et colore les doigts qui la manipulent (Revers), une feuille blanche qui se teinte à la lumière (Foyer), un fil qui s'enroule sur lui-même (Dénouement)… Relevant du détail et de l'infime, ces transformations sollicitent une attention accrue. Chez Ismaïl Bahri, c'est dans ce moment de l'accommodation perceptive, sur la corde raide entre précision et fragilité, qu'affleurent l'épaisseur des choses et leur potentiel de variation. Les instruments, ces objets sensibles permettant d'opérer dans le monde physique, agissent comme les intercesseurs des actions menées par Bahri. Les éléments auxquels il a recours – eau, fil, tissu, encre, lumière, vent, mains – sont convoqués pour leur aptitude à affecter ce qui les entoure et à s'en affecter. Aussi les notions d'imprégnation (Foyer), de nuance (Sondes), de développement (Source), de capillarité (Film), de transfert (Revers) ou encore de révélation (Esquisse, pour E. Dekyndt) sont-elles récurrentes dans sa pratique. Présentée au Jeu de Paume, Paris, du 13 juin au 24 septembre 2017, l'exposition « Instruments », d'une ampleur sans précédent dans le parcours d'Ismaïl Bahri, articule une sélection de huit vidéos récentes, dont trois produites à cette occasion. Le catalogue qui l'accompagne, première monographie vouée à l'artiste, présente un nombre plus important de vidéos ainsi que d'autres réalisations – photographies, dessins et installations –, rendant compte de l'ensemble de sa pratique depuis ses débuts dans les années 2000. Un essai de Jean-Christophe Bailly opère une traversée de l'œuvre, tandis qu'une discussion d'Ismaïl Bahri avec Guillaume Désanges et François Piron met en perspective sa démarche en éclairant son processus de travail et ses influences. Enfin, des notices rédigées par Marie Bertran portent plus spécifiquement sur les œuvres exposées au Jeu de Paume.