Les Chemins de la sève

Lorsque, de Nîmes, vous prenez le chemin d'Alès, une fois passés les derniers masets et la tour Magne disparue à l'horizon vers le sud, la vie se perd dans les garrigues. Elle ne se perd pas, à vrai dire, aujourd'hui, puisqu'en un bond et quelques virages la voiture vous a vite fait tra­ verser ce désert de petits chênes de Palestine. Elle ne se perdait guère non plus il y a trente ans. Pourtant, pen­ dant une demi-heure, on ne voyait que des collines, des combes vides avec des bergeries en ruine, et trois ou quatre oliviers sauvages. C'était assez pour vous envahir d'une sorte de malaise. Puis s'ouvrait la Gardonnenque. On entrait dans un pays végétal...