Le terrier du dragon

On dit que le dragon se nourrit d’ambition, d’orgueil, de dureté de cœur et d’égoïsme. Il est rongé de l’intérieur par le cancer de l’insatisfaction permanente. Il n’aime pas l’amour, l’empathie, la générosité ou la compassion. En chacun de nous, bien cachées au fond du terrier, subsistent le souvenir des noirceurs de nos ancêtres, les horreurs dont ils furent capables. C'est le dragon. Ceux qui arrivent à le tuer ont paraît-il atteint l'Éveil… L'auteur en tente l'aventure à travers ses poèmes. « Ma forêt neige et vente et mord à même l’os. » Ces mots illustrent le style de l’auteur. On devine une solide érudition qu’il nous fait élégamment partager. Parfois, il mord, lui aussi, à l’évocation d’amours perdues. Cependant, le plus souvent la nostalgie, voire le désespoir l’emportent. Les chants désespérés ne sont-ils pas les plus beaux ? (MPB)