Sépiacées

Qui ne s’est arrêté un jour à effeuiller les cartes postales anciennes d’une librairie ? Au mieux, à Paris, on peut s’attarder devant celles de ces kiosques d’acier qui riment si bien avec le style nouille du métro. Ces « Sépiacées » se veulent un hommage à ces photographes célèbres ou anonymes, qui n’ont capté qu’un instant, mais continuent de modeler notre image du passé. Là où notre mémoire ou celle de nos anciens devient infidèle, la photographie fait rejaillir détails, mouvements ou ambiances. Elle nous fait rembobiner le fil des jours perdus, et réinventer des futurs qui n’ont pas vu le jour. Cette méditation s’appuie aussi sur la vertu de l’encre de seiche, cette sépia qui a tant inspiré peintres et aquarellistes : sa simple présence nous projette bien loin en arrière, à ces époques où l’on ne semblait pas encore avoir inventé la nostalgie… Pour son sixième ouvrage, Chambaron retravaille son goût pour les genres littéraires atypiques : versification classique ou prose poétique, il s’agit de retirer de chaque cliché ses vertus expressives et lui « faire raconter » son histoire. Puisse le lecteur savourer ces Correspondances entre textes et images !