Dictionnaire de ma vie d'Africain par moi-même

« Vous vous apercevrez que je n’ai rien à voir avec mes devanciers en écriture les plus appréciés, les plus introduits aussi. Même si par moment des passages du récit donnent à penser que la copie livrée se rapproche de celle de ces gribouilleurs de la grisaille de la vie d’un quidam. Je le répète, je ne suis pas eux, je n’ai rien à voir avec eux. Et je n’affirme pas cela par fanfaronnade, même si le sang qui fait les fanfarons les plus remarqués coule en assez bonne dose dans mes veines, plus par fait d’alliance que par connaissance. J’ai, en effet quelques affinités avec un clan dont la vantardise a traversé l’épaisseur des forêts tropicales de mon pas, plus facilement que les rayons du soleil à son zénith. Elle a aussi traversé les terres et les mers… Les Agwénkôwa ne disaient-ils pas en effet que la reine Victoria (1819-1901) perdrait vite son air triste et grognon, le jour où sa route croiserait celle d’un des hommes du clan, qui se chargerait alors de la métamorphoser rapidement en femme épanouie ! Comment était-elle parvenue à apprendre ce qui se racontait à son sujet ? Personne ne put jamais rien en dire. »