Tant que les moulins tourneront

Mon parcours au Bhoutan était un chemin de dévotions, balisé de chörtens, de drapeaux votifs dont le vent pollinisait les invocations d’une vallée à l’autre, de dzongs aussi massifs qu’élégants, de moulins à prières sans repos. En France, nous avions des éoliennes. Cette alcôve de l’Himalaya entretient un art de vivre compatible avec la nature, tandis qu’en Occident nous prétendons réduire notre voracité. C’est paré d’une nécessaire naïveté que je suis allé trimbaler mon désarroi de boomer tardif entre le Tibet et le Brahmapoutre pour explorer un possible shangri-la, en tout cas découvrir un horizon renouvelé de l’écologie, plus généralement du bien-vivre en tâchant de répondre à cette question banale : comment vit-on au Bhoutan ?