Librairie Blanche

LUMIERES EN MATHEYSINE

par Christel Lardant, Emmanuel Merle

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C’est une question de lumière. Lumière de l’automne, lumière de l’hiver. Non pas, bien sûr, que la Matheysine soit moins belle au printemps ou en été, mais la saison des feuilles mortes et celle de la neige autorisent une autre lumière. Plus pure et plus atempo - relle. En Matheysine beaucoup de journées de ces deux saisons semblent en attente d’un événement incompréhensible, d’une épiphanie. Les montagnes, les lacs, les arbres sont révélés dans leur être. On l‘avait presque oublié, mais ce qu’on appelle la nature s’ex - prime, parle peut-être. Une langue certes guère traduisible mais qui néanmoins s’adresse à nous. On reste figé, émerveillé devant la fumée rose qui s’échappe des parois de l’Obiou. On hésite à faire un pas sur une neige neuve mais qui inscrit déjà son alpha - bet de branches, d’aiguilles et d’empreintes d’oiseau. Même on suspecte tout à coup une présence dans le reflet presque parfait de la rive arborée sur le miroir d’un lac. Une langue donc. Des paroles. Ce qu’on appelle féérie quand on pense à Noël et qu’on ne trouve pas d’autre mot. Comme si la nature, en Matheysine, était la promesse merveilleuse qu’un secret plus grand que nous va déchirer son voile. Ne cherchons pas une justification supérieure, divine, à la beauté. La beauté est de ce monde. Le spectacle naturel nous retient sur terre. Tout est déjà là que nous ne savons souvent plus voir ni entendre. Quelque chose de ce vocabulaire impalpable de la nature peut être transmis par la photographie et par le poème. Ces deux pratiques rendent à l’œil et à l’esprit ce qu’ils avaient perçu sans s’y arrêter : le monde est un mystère et certains lieux font, plus que d’autres, émerger cette énigme. Photographie et poème rendent compte de ce possible dia - logue avec les êtres de la nature : soudain la montagne, les eaux vives ou endormies, la forêt toujours verte ou l’arbre nu, la neige silencieuse et secrète, pour peu qu’on s’arrête pour en sentir la présence, nous rendent notre regard. Alors on se sent seul, minus - cule, et à la fois plein de gratitude pour avoir été élu. Oui, la pho - tographie et le poème peuvent parfois témoigner de la nécessité qui est la nôtre de trouver une terre habitable. Un lieu certes parti - culier, inscrit sur les cartes, mais immédiatement universel. La Matheysine est l’un de ces lieux.