LA DEMEURE DES SOUVENIRS

« D’entre les joyaux de Mahmoud Choucair, un beau roman court qui se donne un air simple et donne une leçon sur le génie de la simplicité et ses esthétiques diverses. » Dr Mohammad Obaidallah, à propos de La Demeure des souvenirsYasunari Kawabata a écrit le roman court, Les Belles endormies, en 1961, et, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, le héros de Gabriel Garcia Marquez a suivi le même chemin de l’exploration du thème du désir, dans un roman court, Mémoire de mes putains tristes (2004). Mahmoud Choucair nous fait découvrir dans son roman court, La Demeure des souvenirs, l’univers des deux auteurs précités, en écrivant comme eux sur le vieillissement, ses désirs et le manque et la perte qu’il engendre.Dans son roman qui évoque ceux de Kawabata et de Marquez, l’imaginaire s’entremêle à l’aspect réaliste de la ville de Jérusalem où se déroulent les événements. Mohammad Al-Asghar, le héros de La Demeure des souvenirs que la mort de sa femme a pris au dépourvu, est captivé par les deux récits qu’il lit sans cesse. Une fois la dernière page tournée, les deux héros ne prennent pas congé de leur lecteur mais restent en sa compagnie, liant conversation avec lui. Cependant, l’imagination a des limites dans ce pays. L’amère réalité palestinienne, avec ses frontières, ses forces d’occupation et ses points de contrôle quotidiens, recouvre de son ombre les événements du roman. Quelqu’un suit le narrateur, jusque dans la dimension privilégiée de son sommeil et de ses rêves. Et alors que la mort le fixe sans relâche, les événements se rident des stigmates de la vieillesse, de ses obsessions et de sa démence, se déroulant dans une réalité qui n’est plus tout à fait réalité et un imaginaire qui peine à s’évader de manière absolue.