JAMAIS JE NE T'OUBLIERA
par CAROLLE BÉNITAH
Crédits & contributions
- ÉditeurARTIERE
- Parution01 septembre 2019
Prix TTC
Indisponible
Arrêt définitif de commercialisation. Titre non commandable.
Jamais je ne t’oublierai est un travail sur la mémoire familiale, heureuse et fantasmée, confrontée à des souvenirs négatifs. C’est un album en creux de mon précédent travail Photos Souvenirs dans lequel je brode sur les photographies de famille où je suis représentée. J’ai réalisé qu’il existait très peu d’images de mes parents avant leur mariage, un désert iconographique expliqué... J'ai réalisé qu'il y avait très peu d'images de mes parents avant leur mariage. C'est une image désertique qui ne peut s'expliquer que par le fait que mes parents sont nés au Maroc dans les années 1930, une époque sans beaucoup de commodités modernes. Ma grand-mère a gardé les quelques photographies existantes sous clé, afin de ne pas évoquer la tragédie de la perte accidentelle d'un de ses fils. Un angle mort pour cette vie de douleur. Mais le manque de photos m'a fait me sentir orpheline et sans racines. Alors, finalement, j'ai commencé à acheter des photographies anonymes sur les marchés aux puces et je les collectionne depuis. Je suis attiré par le bonheur affiché sur ces photographies, par des personnes que je ne connaissais pas, des personnes qui ont aimé et qui ont disparu. Ce sont des fantômes qui me suivent en silence et je les utilise pour créer un album de famille imaginaire qui répare l’oubli. Je reconstruis la mémoire manquante de ma famille en inventant et en adaptant à partir des images trouvées ce qui a disparu, des gens comme des lieux. J'ai choisi des aspects positifs et idéalisés d'une identité afin d'illustrer toutes ces fables qui ont tendance à être racontées à propos d'ancêtres. Ces souvenirs que j’acquiers pour quelques euros changent de statut par un geste: j’applique une feuille d’or sur la photo. En couvrant certaines parties de l'image, et plus particulièrement les visages de ces «fantômes», je les ouvre aux projections. L'or, ce matériau de fantaisie et d'avidité, est un métal inoxydable. Contrairement à un trou noir qui absorbe toute la matière, la surface dorée et plate est un univers onirique qui rejette la matière. L'or fonctionne à la fois comme un trou de mémoire et une surface brillante sur laquelle nos visages se reflètent. “ Carolle Bénitah
