Requiem pour une boniche

« Elle frappa trois fois à la porte de la chambre 15 , en énonçant assez fort le motif de son intervention. Certains clients s'attardaient parfois ou dormaient encore, alors même qu'on les avait aimablement priés la veille de libérer les lieux avant 10 heures. Aucun bruit ne lui fit écho, apparemment la chambre devait être inoccupée ! Par prudence, elle cogna à nouveau, personne ne lui répondit. Elle actionna son passe-partout et entra. Le lit était défait, c'était un véritable champ de bataille ! Ils avaient dû bien se marrer cette nuit, ça lui occasionnerait de la fatigue et du nettoyage supplémentaire : Décidément il y a des jours sans, se dit-elle... ! Quelques fringues traînaient sur un fauteuil, rien que des sous-vêtements d'hommes... : Tiens, la nana a dû s'esquiver vite fait... Encore une qui craignait de se faire embarquer à l'aube, si le patron l'avait vue monter ! Agnès entendit du bruit du côté de la douche et s'immobilisa, inquiète. Elle allait sortir sans rien dire et revenir plus tard pour finir le ménage, lorsque la porte de la salle d'eau s'ouvrit brusquement. En émergea un grand type drapé d'un peignoir de bain blanc, dont il se servait maladroitement pour finir de se sécher. »Edmond Paros est né en 1949. Durant sa carrière professionnelle, il pratique de nombreux métiers liés à l'environnement industriel. Aujourd'hui à la retraite, il profite de son temps libre pour publier l'un des cinq romans qu'il a déjà écrits.