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Ou les épîtres posthumes
Crédits & contributions
- ÉditeurCHAPITRE.COM
- Parution24 février 2017
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« Comme le gars qui vient de se garer à ma gauche, n’importe comment, sans précaution, telle une déjection canine que le maître du chien ne peut empêcher d’évacuer. Rapidement, il sort du coffre de son Opel Corsa couleur caca d’oie (est-ce un signe ?) un seau et plusieurs cannes à pêche. Il a pris la direction du petit quai. Cet estimé personnage est-il conscient des dangers urbains, de cette pollution citadine qui empêche la plupart de nos contemporains de s’élever au-dessus des difficultés ? A-t-il, lui, du mal à respirer ? Mais qu’est-ce que je raconte ! Quel imbécile je fais ! Qui suis-je pour porter pareil jugement ! J’espère que mon frère n’en n’aura pas pour longtemps (Première Epître) ». Nous le savons tous : la vie tient à peu de chose et elle demeure un grand mystère, tout comme la peur de la mort. Depuis ma plus tendre enfance, j’avais pour voisin, pour ami, pour confident, un camarade de classe qui était bien différent de moi. Cette différence était profonde, lui fils de militaire, moi fils d’ouvrier. Mais l’amitié qui nous unissait pendant plus d’une quinzaine d’année n’a plus jamais trouvé son pareil. Au fil du temps nous étions devenu des frères, au sens littéral du terme, lui avec (je dirai maintenant malgré) sa maladie, moi avec mes ignorances, mes doutes et surtout mes espoirs en un avenir plus doux, plus heureux pour moi et moins douloureux pour lui. Je l’ai souvent porté à bout de bras, je l’ai toujours écouté, il avait pour moi une aveugle, une terrible confiance. Je l’ai accompagné presque au moment fatidique. Je lui dois aussi les plus beaux jours de notre adolescence commune. Unis comme les doigts de la main, malgré nos différences, nous n’avions pas les mêmes origines mais notre cœur vibrait pour tout et pour rien, toujours ensemble comme de véritables frères. Finalement nous étions heureux. Nous étions adolescents. Nous étions insouciants. Malgré le poids des années passées, nous incarnions en définitive les rois du monde. Aujourd’hui tout en évoquant sa mémoire, quelques chaudes larmes coulent toujours sur mes joues, joues déjà ternies par le temps qui passe. Se sont tellement de souvenirs qui remontent à la surface de mon âme : mes années détachées chez mes parents, mes sœurs, Valence, la ville
