Les chemins de la critique sociale

L'ouvrage se propose d'explorer la crise des identités collectives et la crise de la critique sociale en tant qu'aspects interdépendants d'un problème commun de l'époque. En réalité, il présente la crise des identités collectives comme une tâche à laquelle la critique sociale doit s'attaquer pour surmonter sa propre crise. Le cadre théorique que l'ouvrage adopte est fondé sur des outils philosophiques et sociologiques qui sont élaborés dans le contexte de l'Occident et destinés à analyser les crises des sociétés occidentales. Pourtant, son ambition consiste à élargir le champ de l'analyse vers l'Europe de l'Est pour voir à quel point ce cadre théorique est à même de soutenir la réflexion sur les ruptures sociales et les réactions qu'elles suscitent dans cette région du continent européen. Cet ouvrage constitue au fond une invitation à la création d'un espace élargi de réflexion théorique qui serait capable d'englober des expériences venant de différentes sociétés européennes. Centrée sur une problématique bien précise – le rapport entre la crise des identités collectives et les évolutions de la critique sociale qui essaie d'y remédier en redéfinissant ses propres formes et objectifs –, cette réflexion devrait augmenter les possibilités des sciences sociales à faire des comparaisons et des généralisations tout en augmentant aussi leur sensibilité à la singularité des divers contextes sociaux. Il ne s'agit donc pas d'élaborer une théorie générale, mais une théorie élargie qui rendrait justice aux différentes expériences historiques et reconnaîtrait le potentiel de conceptualisation que chacune d'elles recèle.