Écrire l'histoire sur la côte est-africaine au XIXe siècle
par Clélia Coret
Pouvoirs, territoires et usages du passé
Crédits & contributions
- ÉditeurED SORBONNE
- Parution05 février 2026
- CollectionBibliothèque historique des pays d'Islam
Prix TTC
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Situé à la croisée de trois champs historiographiques – l'histoire de l'Afrique de l'Est, les contacts avec les Européens avant la colonisation et l'écriture de l'histoire – ce livre analyse les dynamiques politiques et sociales qui ont provoquée des mises par écrit et en récit du passé au XIXe siècle. Sur le littoral de l'actuel Kenya, une cité-État a été fondée à Witu en 1862 par des élites urbaines swahili exilées. Fragilisées par le sultanat omanais de Zanzibar puis par la Grande Bretagne à la fin du siècle, les autorités de la cité s'appuient sur leurs alliés locaux et leurs dépendants (esclaves fugitifs, clients), ainsi que sur des voyageurs allemands. De plus, dans le contexte des rivalités régionales puis impériales, des récits à caractère historique (chroniques, généalogies) sur la dynastie au pouvoir à Witu sont mis par écrit. Ce « besoin » d'histoire répond à la nécessité de légitimer des revendications territoriales, politiques et coloniales. Ainsi, à travers la production de textes de nature composite et de bricolages de récits agencés plus ou moins habilement, il apparaît que la renégociation des compromis sociaux jusque-là établis a provoqué la mobilisation du passé comme stratégie pour venir légitimer et renforcer un pouvoir vacillant.
