Au Nord du futur

Le 19 décembre 2016, l’attentat au camion-bélier sur le marché de Noël de Berlin fait treize morts et plus de cinquante blessés. La famille Müller n’est une fois de plus pas épargnée par la violence de son temps. Chez les Müller, décidément, les histoires se voient happées par la grande Histoire et se créent au béton armé : « Tout s’est déroulé en un éclair. Les échoppes sont dévastées, des corps gisent au sol. C’est un carnage. (...). De nombreux témoins tentent plus ou moins adroitement de porter secours. En moins d’un quart d’heure la scène de crime est balisée par les forces de l’ordre, les bandes plastiques jaunes sont tendues. Le camion tel un monstre repu, immobile, fumant, émet quelques cliquetis métalliques, empeste l’atmosphère un peu plus encore. Les secours sont à l’œuvre tandis qu’une ville de nouveau blessée en son sein s’agite et s’effraie de la suite à venir. Tous les habitants ont en tête les récentes tueries parisiennes et niçoises. Personne n’a vu l’auteur de l’attentat, la rumeur circule très vite, on dit que l’auteur de l’agression est en fuite, armé, prêt à poursuivre son massacre délibéré. La peur et l’angoisse s’emparent de la multitude, il peut surgir à tout instant, nous tirer dessus. (...). « Noir intégral. Puis ces mots lancinants, avant le silence, qui reviennent de loin… Au nord du futur… Je lance le filet…. »