Poésie, savoir, pensée : huit études

Les poètes abordés dans ces études – Yves Bonnefoy, Michel Deguy, André Du Bouchet, Jacques Dupin et Philippe Jaccottet – sont plus ou moins marqués par le deuil de ce qui rendait autrefois possible l’idée de connaissance. Leurs œuvres présentent les symptômes de cette fin qui n’en finit pas de s’annoncer, et nous mettent face aux signes de l’absence, de l’interruption : le souffle, l’air, le vide et le silence. Ces éléments de poétique sont l’objet des quatre premières études. Deux études sont consacrées à la tradition renouvelée de l'Ut pictura poesis. Dans la lignée du projet romantique qui voulait fédérer les arts, Yves Bonnefoy et Jacques Dupin maintiennent des rapports étroits avec les arts plastiques. Les poètes, tout comme les peintres, oscillent entre images et pensées : auraient-ils l'intuition de la pensée interne à l’image produite par les peintres ? Enfin, la plupart de ces poètes ayant des rapports avec le Japon, soit par leurs voyages, soit par la fréquentation de la littérature nippone, certaines de leurs œuvres – telle De nul lieu et du Japon de Jacques Dupin – sont analysées dans les deux dernières études comme les signes positifs de la rencontre de cultures éloignées, signes d’autant plus intéressants que la mondialisation qui suit son cours ne cesse d’ignorer ou d’amoindrir toute différence.