Mon nom était un cri

Icône du football anglais des années 1990, Paul Gascoigne a peu à peu sombré dans l'alcool et la dépression. Mon nom était un cri est le monologue de ce héros déchu, échoué dans un bar du fin fond de la Chine où il termine sa carrière, minable, comme entraîneur-joueur d'un club de seconde zone. Gascoigne rumine ses échecs, sa grandeur perdue. Son flux de conscience se perd dans celui des êtres qui l'ont connu, qui le hantent, qui parlent en lui, mêlant leurs voix fantomatiques à celle du footballeur. En filigrane, l'Angleterre pré- et post-Thatcher, du point de vue d'un prolétaire illettré qui était dans le même temps un Dieu vivant. Une contradiction. Mon nom était un cri traite de la honte d'être un humain, de la fierté d'être un homme, dans une langue puissante, dans un flot de mots et de pensées qui se bousculent. Le texte expose la grandeur et la décadence d'une icône du xxe siècle mourant. Maniant le verbe avec humour, force et acuité, Stéphane Legrand nous livre ici le portrait splendide d'un homme exceptionnel, brisé par sa simple humanité.