Librairie Blanche

La défaite de Dieu

par Louis Pailloux, Sergio Quinzio

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Ce livre énonce, avec une implacable clarté, la question essentielle que se pose quiconque aborde l’Écriture avec l’intention de la prendre au sérieux, de l’accepter dans son intégralité et dans sa littéralité. Quel est le contenu concret des promesses divines ? Ce sont des promesses de bonheur, de richesse, de plé-nitude de vie, de justice immédiate. Qu’en est-il advenu ? La réponse, pour Quinzio, ne fait aucun doute : elles n’ont pas été tenues. La Bible, à ses yeux, raconte une succession d’« événements désastreux » non seulement « pour les hommes », mais « avant tout pour Dieu ». Un Dieu aux prises avec le difficile ajointement du temps historique, du temps des hommes où advient toute mort, et du « temps eschatologique », le temps de l’espérance que maintient une foi perpétuellement déçue par l’inaccomplissement des promesses et trouvant ce-pendant en lui la certitude de leur réalisation indéfiniment reportée. Un Dieu, donc, sans toute-puissance, sans cesse contredit par l’entêtement des faits historiques, mais dont nous sommes condamnés à parler, ne serait-ce que « parce qu’il n’est pas facile de ne plus en parler » ; et c’est précisément en par-lant de la défaite de Dieu, en l’intégrant « dans nos équations », que ceux qui croient et ceux qui ne croient pas peuvent se rencontrer. La foi profonde de l’auteur entre sans cesse en collision avec l’analyse histo-rique, qui montre le caractère tragique de la question que l’homme se pose sur Dieu. L’impossibilité pour Dieu d’exercer sa justice dans le monde — sans quoi, précisément, le monde prendrait fin —, entraîne la nécessité d’un méca-nisme compensatoire fondé sur des actes sacrificiels « qui ont avant tout le pou-voir d’expier à chaque fois la faute, de compenser l’injustice, de rétablir l’équilibre continuellement rompu ». Le temps confine à l’absurdité d’un Dieu défait. « La déception des premières générations chrétiennes » en attente déçue de la Parousie n’en finit pas de se répercuter. En quoi la vie, pour se pour-suivre, peut-elle avoir foi ? Si Dieu lui-même, que l’on disait éternité immo-bile, meurt dans le temps, pourquoi n’y vivrait-il pas ?